La Plume Culturelle

« The Pixons », the groupe Power Rock de Metz

La Plume Cultu­relle propose depuis janvier une rubrique desti­née aux artistes mécon­nus d’une grande partie du public ou trop peu média­ti­sés. Avec passion, ils parti­cipent à l’en­ri­chis­se­ment cultu­rel de la Lorraine et nous les mettons à l’hon­neur. Béné­fi­ciez de l’in­te­rac­ti­vité d’In­ter­net pour décou­vrir un aperçu de leurs œuvres sous forme de son ou de vidéo.  Le talent des quatre membres de « The Pixons », Péji (chant, basse), Tony (guitare), Raph (guitare, voix) et Raph (batte­rie) sévit à travers la région depuis deux ans et ils viennent tout juste de termi­ner l’en­re­gis­tre­ment de leur premier EP.

La Plume Cultu­relle : Comment s’est faite la rencontre entre les membres de The Pixons ?

Péji : J’avais laissé une petite annonce sur Inter­net par laquelle j’in­diquais que j’étais bassiste et que je cher­chais à inté­grer un groupe dans la région. Quelqu’un qui avait les mêmes goûts musi­caux que moi m’a contacté et nous avons sympa­thisé. C’était un mili­taire qui venait d’ar­ri­ver dans le dépar­te­ment, et dans la même caserne, se trou­vait égale­ment un autre musi­cien qui souhai­tait créer une forma­tion musi­cale. Tous les deux étaient guita­ristes, des affi­ni­tés se sont créées entre nous, ainsi qu’une volonté de travailler ensemble. Alors, nous sommes partis à la recherche d’un batteur que nous avons trouvé rapi­de­ment et l’aven­ture du groupe a réel­le­ment commencé à la fin de 2006.

LPC : The Pixons, pourquoi un tel nom ?

Péji : Durant des semaines, nous avons travaillé pour nous trou­ver un nom quelque peu origi­nal et qui se retienne faci­le­ment. Nous ne voulions pas d’un nom à rallonge ou que l’on puisse confondre avec un autre. Et puis un soir, entre nous, dans un bar que nous affec­tion­nons parti­cu­liè­re­ment, et en buvant plus que de raison, nous avons commencé à nous char­rier sur nos instru­ments, puisque nous sommes des utili­sa­teurs de guitares Gibson (sauf le batteur), jusqu’au moment où l’un d’entre nous a crié : ‘‘ hé ! toi ce n’est même pas sur une Gibson que tu joues mais sur une Pixons’’. Ce drôle de nom nous a séduits et dès le lende­main, nous avons véri­fié si l’ap­pel­la­tion était déjà utili­sée dans le milieu musi­cal, ce qui n’était pas le cas. Alors, nous l’avons immé­dia­te­ment adopté pour notre groupe.

LPC : Quel est le style musi­cal que vous adop­tez dans vos chan­sons ?

Péji : Notre style de jeu musi­cal est très large et donc très varié avec des influences de The Hella­cop­tersDanko jonesMotö­rheadVulgaires Machins ou Sepul­tura, par exemple. Et puis notre musique qui est assez pop puise ses racines dans le rock alter­na­tif, voire le jazz rock ; ainsi chez les deux guita­ristes du groupe, un dialogue cohé­rent s’éta­blit entre deux univers de rock. Celui du Rock’n’­roll pur et dur et un rock un peu plus punk, ce qui apporte à nos titres davan­tage de fraî­cheur et de moder­nisme.

LPC : Groupe français et donc lorrain, vous chan­tez en anglais. Vous comp­tez vous expor­ter dans les pays anglo­phones ?

Péji : Le choix de l’an­glais s’est fait plutôt pour sa faci­lité, il faut le dire, par fainéan­tise sur ce coup-là (rire). Nous avions commencé des compo­si­tions avec des textes en français qui n’étaient pas si mal. Mais il y a un problème dans notre pays, lorsque tu joues du rock et que tu chantes en français, tu rentres dans des clichés stéréo­ty­pés ridi­cules. Ensuite, si tu veux écrire de bons textes, le rythme du rock ne rend pas les choses évidentes. Enfin, pour jouer en Alle­magne, en Grande-Bretagne, en Italie ou en Espagne, voire dans les pays de l’Est, c’est plus facile d’être programmé si le groupe chante en anglais.

LPC : Comment procé­dez-vous entre vous pour l’écri­ture et la compo­si­tion de vos chan­sons ?

Péji : En ce qui concerne l’écri­ture des morceaux, cela se passe entre Tony et moi. Tous les deux, nous trou­vons des riffs de guitares ou de petites mélo­dies et dès que l’un a trouvé quelque chose de cohé­rent, l’autre arrive à inclure une suite, un refrain, un petit break ou un couplet. Ensuite en répé­ti­tion, nous propo­sons ce ‘‘sque­let­te’’ aux autres membres de la forma­tion pour qu’ils y apportent leurs touches person­nelles : Raph, le guita­riste, modi­fie la ryth­mique et rajoute des solos, et Raph, le batteur, donne un peu plus de force dans le morceau et appuie certains breaks ; et là, le titre commence à prendre vie. Pour les paroles, je m’y colle et l’ins­pi­ra­tion ou l’idée de base pour la mélo­die me vient dès les premiers accords en répé­ti­tion.

LPC : Vous étiez en studio en juin dernier, comment s’est passé l’en­re­gis­tre­ment de votre EP ?

Péji : Nous avons terminé l’en­re­gis­tre­ment de 6 titres au Studio « L’Usine » de Thion­ville. Fabrice, l’in­gé­nieur son (ancien bassiste de Mell, et actuel­le­ment guita­riste chan­teur d’Antis­tar) nous a instan­ta­né­ment mis à l’aise et guidés effi­ca­ce­ment dans les diffé­rentes étapes de l’aven­ture. Une compli­cité décon­cer­tante s’est rapi­de­ment créée entre lui et le groupe. Les choses se sont mises en place d’elles-mêmes. Il a très rapi­de­ment compris ce que nous voulions et a trouvé les bons sons natu­rel­le­ment. Le travail en est devenu presque facile et l’am­biance très décon­trac­tée nous a confor­tés dans cette impres­sion d’ai­sance. Nous étions arri­vés pleins d’ap­pré­hen­sion et sous pres­sion, mais en quelques heures toutes nos craintes s’étaient envo­lées. Les 5 jours de studio que nous avons vécus se sont dérou­lés dans une ambiance déten­due et nous sommes plus que satis­faits de nos morceaux et de la qualité des sons.

LPC : Sans Inter­net auriez-vous la même noto­riété, ou pensez-vous que cela ne vous a pas été d’une grande aide ?

Péji : Inter­net faci­lite beau­coup les choses, c’est indé­niable. 55 000 visites ont déjà eu lieu sur notre site MySpace. Pour diffu­ser l’in­for­ma­tion de nos concerts, c’est vrai­ment pratique. Par exemple si nous avons un concert à Nancy, on ne va pas poser nos affiches ou nos flyers sur place, par manque de temps. En revanche, le net, c’est un mode opéra­toire vrai­ment payant. Après nos concerts, on rencontre des personnes qui nous disent qu’elles n’ont pas été déçues et qu’elles ont été contentes de rece­voir les dates des concerts par Inter­net. Donc on voit vrai­ment l’im­pact que ce support de commu­ni­ca­tion peut appor­ter au groupe et les réseaux que nous pouvons tisser avec des asso­cia­tions ou divers groupes.

LPC : Allier métier, musique et vie person­nel­le… Est-ce facile tous les jours ?

Péji : Ce n’est pas évident du tout mais on fait tout pour que ça se passe au mieux. Évidem­ment, gagner notre vie serait bien plus simple si nous étions musi­ciens profes­sion­nels, ça serait le rêve. Pour l’ins­tant on arrive à jongler avec les emplois du temps des uns et des autres. Par exemple, comme nos deux mili­taires sont céli­ba­taires, il n’y a pas de soucis pour les répé­ti­tions et les concerts sauf lorsqu’ils sont en mission pour quelques semaines, mais c’est assez rare. Quant au batteur, méca­ni­cien au Luxem­bourg, il est assez dispo­nible, il faut le dire.

LPC : Un mot ou une phrase pour défi­nir votre groupe et votre musique ?

Péji : On joue du rock’n’­roll qui sent le cuir et la sueur !

LPC : Enfin quels sont vos projets après la sortie de votre EP ?

Péji : D’une part diffu­ser notre EP auprès d’as­so­cia­tions, de tour­neurs et des médias pour tenter d’ini­tier une première tour­née au prin­temps prochain. Nous avons déjà des contacts aux quatre coins de la France et à l’étran­ger, desquels nous allons nous rappro­cher main­te­nant que nous avons notre carte de visite avec 6 titres. Nos prochains concerts débu­te­ront en septembre.


Article publié le 5 juillet 2008 dans le bimé­dia lorrain La Plume Cultu­relle.

Photo : © LPC|The Pixons – Le groupe  » The Pixons  » en concert à la Chenille Bleue à Metz.