La Plume Culturelle

Mireille Rohr, une artiste mosel­lane haute en couleur

Artiste peintre et desi­gner, Mireille Rohr aime surprendre en cassant les règles établies de la créa­ti­vité. Son leit­mo­tiv : l’ori­gi­na­lité. Ses toiles abstraites semi-figu­ra­tives ne montrent qu’une des facettes de son inspi­ra­tion. A décou­vrir du 19 juin au 02 juillet 2009, à la Maison Rabe­lais à Metz, où la peintre présen­tera quelques-unes de ses toiles, l’une d’entre elles étant parti­cu­liè­re­ment spéciale.

Habillée d’une veste d’ins­pi­ra­tion person­nelle, blanche à rayures noires, et arbo­rant fière­ment un collier de sa fabri­ca­tion, Mireille Rohr arrive tout sourire et quelque peu essouf­flée à la hauteur de ma table sur la terrasse d’un café messin où je l’at­tends. Tout en s’as­seyant sur la chaise et après avoir posé son sac à main, elle s’ex­cuse de son retard. Il faut dire que c’est une femme hyper­ac­tive qui s’in­ves­tit à fond dans sa passion et dont l’es­prit four­mille en perma­nence d’idées et d’ins­pi­ra­tion. Pour avan­cer sur le chemin de l’art, un seul impé­ra­tif, la créa­ti­vité et l’ori­gi­na­lité. « J’aime casser les règles établies », indique-t-elle sans savoir par où commen­cer dans son parcours profes­sion­nel quelque peu atypique qui côtoie le domaine multi­dis­ci­pli­naire des Beaux-Arts.

Enfant, Mireille Rohr présente un goût prononcé pour le dessin. Elle explique qu’à cette époque, elle n’ai­mait pas parti­cu­liè­re­ment l’école. Alors parfois à la volée, la jeune élève dessi­nait durant les cours. Discrè­te­ment. Sa créa­ti­vité, elle la tient de sa mère qui lui donne l’en­vie de produire des bijoux et des vête­ments : « J’avais les idées et l’ins­pi­ra­tion, elle m’ai­dait à les concré­ti­ser », sourit-elle. « J’ha­bi­tais dans le bassin houiller à Stiring-Wendel et mes parents n’étaient pas très riches. Et puis, aller voir des expo­si­tions, ce n’était pas dans leurs habi­tudes », se souvient l’ar­tiste. « Envoyer leur unique fille et l’aî­née de quatre frères faire des études dans les Beaux-Arts, il y a trente ans, c’était impen­sable. Il fallait trou­ver un vrai travail », conclut-elle. Alors Mireille Rohr se rabat sur le dessin indus­triel.

A peine diplô­mée, la jeune femme s’oriente vers la litho­gra­phie auprès de grandes faïen­ce­ries (Ville­roy et Boch, Fiss­ler, entre autres), puis durant une décen­nie, elle occupe un poste d’in­fo­gra­phiste dans une agence de publi­cité. Enfin, après un laps de temps très court où elle excelle comme créa­trice florale, elle décide en 2006 de suivre une nouvelle voie plus artis­tique et de déve­lop­per sa créa­ti­vité. Mireille Rohr s’ex­prime à travers la pein­ture abstraite et semi-figu­ra­tive. « Mes toiles, je les peins non pas sur un cheva­let mais par terre », signale-t-elle encore, pour démon­trer ses capa­ci­tés à reje­ter les règles établies. « Ensuite, je ferme les yeux et je ressens alors une commu­nion entre mon corps et le support sur lequel je peux expri­mer toutes mes émotions rete­nues », conclut la peintre.

Au demeu­rant, ses toiles ont une approche très design et colo­rée à l’ex­cès, sans que cela soit trop surchargé. Tantôt des person­nages, tantôt des paysages, Mireille Rohr n’a pas de sujets de prédi­lec­tion. De son propre aveu, elle n’af­fec­tionne pas de thème parti­cu­lier ou ne présente pas d’as­pi­ra­tion singu­lière vers un sujet défini. Elle s’ins­pire de tout. Il n’y a qu’à voir son tableau inti­tulé « la chèvre de Picasso ». Mireille Rohr repro­duit sur toile l’image de la compagne animale de Picasso, sa chèvre, qu’il avait immor­ta­li­sée sous forme de sculp­ture. Aussi, les visi­teurs ne seront-ils pas déçus de l’ex­po­si­tion, qui leur réser­vera bien des surprises, à la Maison Rabe­lais à Metz, du 19 juin au 02 juillet prochains. Alors, ne vous éton­nez pas de voir, sur le tableau repré­sen­tant Rabe­lais, selon la concep­tion de l’ar­tiste mosel­lane, les yeux et les lèvres bouger… Comme quoi, une pein­ture ne reste pas figée dans le temps, elle peut égale­ment commu­niquer avec ses contem­po­rains.


Article publié le 17 juin 2009 dans le bimé­dia lorrain La Plume Cultu­relle.

Photo : ©LPC|JML – Mireille Rohr présen­tera une partie de son travail à la Maison de Rabe­lais à Metz.


 

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