La Plume Culturelle

Metz : Asso­cia­tion de quar­tier made in Saint-Louis

L’as­so­cia­tion « Quar­tier Saint-Louis », regrou­pant rési­dents et commerçants du quar­tier de l’hy­per centre-ville de Metz, apporte sa contri­bu­tion à l’ani­ma­tion cultu­relle de la capi­tale mosel­lane, en propo­sant ses propres mani­fes­ta­tions gratuites sur la place Saint-Louis, débar­ras­sée de ses voitures et deve­nue espace piéton­nier. Le public y découvre le dyna­misme et la volonté d’une poignée d’ha­bi­tants qui veulent faire vivre et animer leur quar­tier. Une initia­tive qu’on n’avait pas vue depuis très long­temps.

En 2007, une asso­cia­tion de quar­tier a vu le jour sur la Place Saint-Louis à Metz. Ne soupçon­nez pas là une manœuvre de la muni­ci­pa­lité desti­née à créer des struc­tures de proxi­mité supplé­men­taires pour écou­ter les doléances des Messins. Bien au contraire. C’est l’ini­tia­tive privée de quelques rési­dents et commerçants qui ont souhaité animer une place embel­lie et piéton­ni­sée depuis l’an­née dernière. A sa tête, Ludo­vic Bernar­deau, messin depuis deux ans et conseiller réfé­ren­daire à la Cour de justice des commu­nau­tés euro­péennes de Luxem­bourg, qui souhaite « que le citoyen se réap­pro­prie la ville et la culture ».

Le président de l’as­so­cia­tion Quar­tier Saint-Louis n’y va pas par quatre chemins : « Nous avons fait deux constats. Le premier, c’est qu’au­cune mani­fes­ta­tion n’avait été prévue par l’an­cienne muni­ci­pa­lité pour animer la place; et le deuxième, c’est que, après la dispa­ri­tion du station­ne­ment des véhi­cules, il fallait occu­per l’es­pace destiné aux piétons et aux rive­rains ». Espiègle, le regard mali­cieux il déclare avec humour : « Nous ne sommes pas des râleurs, mais des agita­teurs. Nous démon­trons l’exis­tence de notre mouve­ment en agis­sant ! ». Et il précise : « Rési­dents ou commerçants, nous avons voulu fédé­rer les compé­tences de chacun. Et puis pour adhé­rer à l’as­so­cia­tion, il ne faut pas néces­sai­re­ment habi­ter sur la Place Saint-Louis, il faut juste l’ai­mer. »

La petite asso­cia­tion d’en­vi­ron 200 adhé­rents a concocté, avec l’aide de la fédé­ra­tion des commerçants de la place Saint-Louis et envi­rons, une program­ma­tion cultu­relle d’en­ver­gure qui propose aux Messins un large choix de diver­tis­se­ments, de la litté­ra­ture à la musique, du cinéma au théâtre. Ainsi, le 22 mai dernier, les rési­dents de la place ont pu obser­ver la trans­for­ma­tion, le temps d’une soirée, de l’es­pace pavé en cinéma de plein air avec la projec­tion du film « Para­diso » de Giuseppe Torna­tore. L’ini­tia­tive sera reprise dès le 10 juillet si la météo le permet. « Nous essayons de mettre le film d’Arte du dimanche soir sur TF1 », persifle Ludo­vic Bernar­deau, qui déve­loppe son propos : « Nos propo­sons un spec­tacle de qualité et gratuit pour qu’il soit vrai­ment acces­sible à tous. Et pour septembre, nous sommes en pour­par­lers pour pouvoir proje­ter ‘‘les Tontons flin­gueurs’’ ».

Des actions quelque peu origi­nales appa­raissent au fil des mois comme la mise en place, depuis quelques semaines, chez certains commerçants, de lutrins agré­men­tés d’une inscrip­tion allé­chante : « Ce livre a été déposé par quelqu’un qui l’a beau­coup aimé et voulant le faire décou­vrir. Prenez-le si le cœur vous en dit, rempla­cez-le juste par un de vos livres favo­ris ou par votre décou­verte du moment. Merci et bonne lecture. » Ainsi, les habi­tants peuvent-ils décou­vrir les coups de cœur litté­raires de leurs voisins et parta­ger les leurs. Une autre prouesse pleine de créa­ti­vité et qui plaît : les crieurs de rue. Céline Cheva­lier et Carlos Rodrigo, inter­mit­tents du spec­tacle, portent la voix du peuple chaque vendredi de 18h00 à 20h00 en décla­mant les petites annonces dépo­sées par les habi­tants dans la « boîte à cris » (pour la modique somme de 2 euros).

Ludo­vic Bernar­deau et ses acolytes ne tarissent pas d’idées pour animer cet endroit pétri d’his­toire de l’hy­per-centre de Metz. « Nous avons mis en place, chaque vendredi soir, des concerts avec des styles musi­caux diffé­rents », affirme-t-il pas peu fier du départ sur les chapeaux de roue des concerts de juin en parte­na­riat avec l’as­so­cia­tion Jazza­metz prési­dée par Michel Royer. Il faut dire qu’il y avait du beau monde : Fred Wesley, Pee Wee Ellis ou Joyce Lyle pour ne citer qu’eux, grandes poin­tures inter­na­tio­nales du Jazz. Pour­tant, un goût amer lui reste en bouche : le rendez-vous manqué de l’Été du Livre initia­le­ment prévu par l’an­cienne équipe muni­ci­pale sur la Place Saint-Louis et qui a eu lieu sur la place d’Armes. « On atten­dait beau­coup de cette mani­fes­ta­tion », soupire-t-il, regret­tant le manque d’im­par­tia­lité de Cédric Gasri, le commis­saire géné­ral de l’Été du livre. « Au final, recon­naît-il, c’est l’adjoint au maire Antoine Fonte qui a tran­ché. Mais nous nous battrons pour que l’an­née prochaine, la mani­fes­ta­tion se passe sur la place Saint-Louis, et nous suggé­re­rons à la muni­ci­pa­lité une sorte de mara­thon des mots, comme cela existe à Toulouse, où des chapi­teaux se dressent à travers les quar­tiers pour que les gens puissent visi­ter la ville en même temps ». Et l’in­té­ressé s’ex­clame : « Surtout qu’à Metz, nous possé­dons un patri­moine archi­tec­tu­ral excep­tion­nel. »


Article publié le 5 juillet 2008 dans le bimé­dia lorrain La Plume Cultu­relle.

Photo : © LPC|JML – Les membres de l’as­so­cia­tion « Quar­tier Saint-Louis » proposent aux Messins un large choix de diver­tis­se­ments dans le quar­tier.


 

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