La Plume Culturelle

« Gros, le tombeur de Rausch » le livre qui décoiffe à Metz

Jean-Chris­tophe Dupuis-Rémond, jour­na­liste à France 3 Lorraine, vient de publier un ouvrage sur l’en­vers du décor lors des dernières élec­tions muni­ci­pales de Metz. Il retrace une année de campagne en prenant comme décor  la ville de Metz et dans le rôle des person­nages les prin­ci­paux acteurs de la vie poli­tique de la capi­tale mosel­lane. Les coulisses obser­vées par un jour­na­liste n’au­ront plus de secrets pour le lecteur.

À peine sorti, l’ou­vrage de Jean-Chris­tophe Dupuis-Rémond, « Gros, le tombeur de Rausch » fait couler beau­coup d’encre dans le micro­cosme poli­tique de la région messine, et grin­cer des dents pour certains. Rassu­rez-vous, pas de révé­la­tions crous­tillantes ou déran­geantes voire de scoops et autres coups d’éclat. Si on excepte la rela­tion de quelques propos sévères que certains des prota­go­nistes ont expri­més sur les uns ou sur les autres, le livre, destiné à un public néophyte en poli­tique, reste plutôt instruc­tif et didac­tique. Le lecteur y retrouve l’in­té­gra­lité de la précam­pagne jusqu’à l’entre-deux tours de la campagne des muni­ci­pales de Metz, en mars dernier. Pour ceux qui espé­raient autre chose… ils n’en auront pas pour leur argent !

Il faut dire que Jean-Chris­tophe Dupuis-Rémond connaît le sujet par cœur puisqu’il côtoie les prin­ci­paux acteurs de la vie poli­tique dans la capi­tale mosel­lane depuis 2000. Jour­na­liste spécia­lisé en poli­tique sur France 3 Lorraine et basé à l’an­tenne de Metz, il couvre les diffé­rentes campagnes élec­to­rales et anime égale­ment son propre blog sur Inter­net en tant que citoyen lambda. Malheu­reu­se­ment, la noto­riété et les articles de son site, où il rela­tait des faits et propo­sait des analyses perti­nentes, n’ont pas été du goût de tout le monde, si bien qu’il devra fermer son blog après qu’un détrac­teur eut déposé une plainte.

L’au­teur, à travers ses obser­va­tions et ses notes, raconte une année de campagne. Les enjeux de la gauche ou de la droite deviennent histo­riques, quel que soit le dénoue­ment final : soit la fin de règne de Jean-Marie Rausch après 37 années sans partage à la mairie ; soit la conti­nuité de son emprise sur la ville de Metz pour six ans supplé­men­taires, soit la victoire de la gauche absente des commandes de la muni­ci­pa­lité depuis l’ins­tau­ra­tion du suffrage univer­sel mascu­lin le 5 mars 1848. « La campagne ne s’est pas dérou­lée comme d’ha­bi­tude. Et puis elle a été très dure, aussi bien sur le plan physique que sur le plan moral », explique Jean-Chris­tophe Dupuis Rémond. « Des propos terribles et cinglants ont été tenus par les uns ou par les autres à l’en­contre des médias ou des poli­tiques adverses », précise-t-il. Et il ajoute : « Une vraie tragé­die grecque au sens le plus litté­ral du terme, avec une figure patriar­cale, un fils qui ne peut pas couper le cordon, des traîtres, des femmes et les trois actes. »

Dès le dimanche de Pâques, le jour­na­liste rédige l’ou­vrage en douze jours, et d’une seule traite. Il puise son inspi­ra­tion dans ses notes person­nelles prises durant les douze derniers mois, lit une quan­tité d’ar­ticles de la presse locale et régio­nale, visionne des heures de vidéos de la chaîne publique et de son blog, se remé­more les rencontres avec les prota­go­nistes. « Il m’aura fallu deux ou trois jours de repos après la rédac­tion du manus­crit telle­ment j’étais exté­nué », explique-t-il.

Sans voyeu­risme tapa­geur, il donne un coup de projec­teur sur les coulisses où se déroulent péri­pé­ties et combines poli­tiques, et ajoute en post­face quelques réflexions person­nelles sur la campagne. Avec JCDR, ainsi le nomme-t-on au sein de la commu­nauté des blog­geurs, le lecteur plon­gera dans les abîmes de la poli­tique en suivant le dérou­le­ment d’une campagne locale à l’is­sue inéluc­table : la victoire de Domi­nique Gros et la défaite de Jean-Marie Rausch. L’ou­vrage permet à son auteur de termi­ner un cycle rédac­tion­nel, pour pouvoir enfin passer à autre chose. Jean-Chris­tophe Dupuis-Rémond souhaite tour­ner la page et lais­ser le jour­na­lisme poli­tique à ses confrères de la chaîne, pour se consa­crer désor­mais au monde de l’agri­cul­ture, n’omet­tant pas cepen­dant de préci­ser, lors de sa confé­rence de presse, qu’il est main­te­nant encarté dans un parti poli­tique. Le quel ? Bouche cousue par l’in­té­ressé qui ne souhaite pas s’éter­ni­ser sur le sujet.

Un jour­na­liste de plus que la fasci­na­tion pour l’autre côté du miroir aura touché… de plein fouet !


Article publié le 5 juin 2008 dans le bimé­dia lorrain La Plume Cultu­relle.

Photo : © LPC|JML – Jean-Chris­tophe Dupuis-Rémond au studio de LPC TV.


 

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