La Plume Culturelle

La gale­rie messine Octave Cowbell fête ses 10 ans !

Il y a tous juste dix ans s’ou­vrait à Metz une petite gale­rie asso­cia­tive d’art contem­po­rain tota­le­ment atypique où pour entrer, il fallait passer par la fenêtre. Aussi depuis hier soir, et afin de rendre hommage aux artistes, aux parte­naires et aux amis de la struc­ture cultu­relle, diffé­rentes mani­fes­ta­tions auront-elles lieu à travers la capi­tale mosel­lane jusqu’au 28 septembre prochain pour fêter l’évè­ne­ment.

Quand nous vous disons que le temps passe vite, ce n’est pas une simple impres­sion c’est un fait. Imagi­nez que depuis dix ans, sous l’im­pul­sion d’Hervé Foucher, la petite équipe d’Octave Cowbell propose au public des expo­si­tions d’art contem­po­rain prove­nant de jeunes étudiants ou d’ar­tistes en deve­nir voire de poin­tures d’en­ver­gure natio­nale ou inter­na­tio­nale. Soit une centaine qui ont fran­chi la fenêtre depuis 2002, ce qui repré­sente tout de même une dizaine par an. (Ndlr : Il n’y a pas de porte, l’en­trée se fait par une fenêtre qu’il faut enjam­ber à l’aide d’un esca­lier en bois.) Un vrai chal­lenge intel­lec­tuel et de logis­tique quand les habi­tués de la gale­rie savent que la struc­ture ne possède qu’une petite pièce d’en­vi­ron 20m² pour expo­ser le travail créa­tif de ses invi­tés. En dix ans, l’as­so­cia­tion qui gère la struc­ture a pu se profes­sion­na­li­ser en embau­chant notam­ment  2 perma­nents et en gérant un budget de fonc­tion­ne­ment de 40 000 euros par an. « En 2002, nous avons essuyé les plâtres avec les finan­ceurs », explique Hervé Foucher, direc­teur de la gale­rie. « Il n’y avait pas d’enjeux poli­tique et cultu­rel à cette époque, ce qui n’est plus le cas main­te­nant. Aujourd’­hui, c’est un peu plus facile mais ce n’est pas encore ça », souligne-t-il encore. Pour le jeune homme, les moyens finan­ciers demeurent encore faibles pour déve­lop­per correc­te­ment l’in­fra­struc­ture.

Dix ans… le bilan ! Et l’ave­nir ?
Depuis hier soir et jusqu’au 28 septembre prochain, la gale­rie Octave Cowbell compte bien fêter ses dix ans avec ses amis, son public et ses parte­naires. « D’ha­bi­tude, lorsqu’on va à un anni­ver­saire, on offre un cadeau », remarque Hervé Foucher. « Là, c’est nous qui en offrons un ! », s’amuse l’in­té­ressé. Jusqu’au 5 octobre prochain, l’as­so­cia­tion offre donc un cata­logue de 240 pages qui retrace la décen­nie de la gale­rie. Toutes les expo­si­tions y sont rela­tées, y figurent égale­ment des portraits de person­na­li­tés régio­nales toutes disci­plines confon­dues. Le volume, tiré à 1 000 exem­plaires, est de qualité et les photos y sont nombreuses. Un très bel objet à possé­der dans sa biblio­thèque. « C’est l’oc­ca­sion de faire le bilan et de se poser la ques­tion de l’ou­ver­ture de notre infra­struc­ture vers les autres struc­tures cultu­relles régio­nales », précise le jeune homme. Son ambi­tion pour l’ave­nir ? Créer un réseau avec d’autres asso­cia­tions artis­tiques. Si pour lui Metz devient une place forte de l’art contem­po­rain au niveau régio­nal et natio­nal grâce au Centre Pompi­dou-Metz, il ne faut pas oublier le travail des  acteurs locaux. « Nous conti­nuons à déve­lop­per notre savoir-faire. Travailler avec les parte­naires, c’est plus exci­tant que créer de nouveaux projets seul et sans moyens », souligne Hervé Foucher.

Ce soir, rendez-vous est donné à l’église des Trini­taires dont l’es­pace sera spécia­le­ment scéno­gra­phié pour poser les prémices d’un réseau d’art contem­po­rain en Lorraine avec Octave Cowbell et ses amis : Toutou­chicLa Conser­ve­rieModu­lab, La Maison de l’Ar­chi­tec­ture de Lorraine, Ergas­tule, My monkey, la Syna­gogue de DelmeCastel Coucou, Faux-Mouve­ment et Le Vent des Forêts. Puis, dimanche 23 septembre, les festi­vi­tés conti­nue­ront au  Moulin des Thermes, toujours à Metz. Ensuite, le jeudi 27 septembre le Pompi­dou-Metz ouvre ses portes à la petite gale­rie messine et enfin, le vendredi 28 septembre prochain, des concerts pour l’oc­ca­sion auront lieu aux Trini­taires. Programme complet sur www.octa­ve­cow­bell.fr.

Et ensuite ? La Nuit Blanche !
Pour clôtu­rer en quelque sorte les festi­vi­tés des dix ans d’Oc­tave Cowbell, la struc­ture a réussi une belle initia­tive en propo­sant, à l’oc­ca­sion de la cinquième édition de la Nuit Blanche à Metz, la perfor­mance artis­tique d’Yvette Mattern durant la mani­fes­ta­tion. Cette New-Yorkaise va déployer dans l’ave­nue Foch son « Global Rain­bow », une instal­la­tion de lasers monu­men­taux aux rayons lumi­neux hori­zon­taux repré­sen­tant les sept couleurs de  l’arc-en-ciel, et qui peuvent être vus à 30 km à la ronde. Présen­tée pour la première fois en janvier 2009 à New York, au moment de l’in­ves­ti­ture de Barack Obama, l’oeuvre aura traversé l’At­lan­tique pour être vue au Festi­val Trans­me­diale à Berlin en février 2010, et en octobre de la même année à Toulouse. Pour le plai­sir des Messins elle sera opéra­tion­nelle dès le 5 octobre prochain. Hervé Foucher avoue avec une certaine fierté que la gestion d’une telle instal­la­tion aussi impo­sante qu’ex­cep­tion­nelle consti­tue une première pour l’as­so­cia­tion depuis sa créa­tion en 2002. D’ailleurs, Yvette Mattern sera présente pour une expo­si­tion le 6 octobre à la gale­rie Octave Cowbell. Seconde initia­tive prévue à l’oc­ca­sion de la Nuit Blanche, la perfor­mance de Filty Luker qui propose une struc­ture gonflable en forme de tenta­cules qui sorti­ront des fenêtres du bâti­ment de la direc­tion de la Banque Popu­laire Lorraine-Cham­pagne, rue François de Curel à Metz !

Encore une façon de prou­ver que la struc­ture peut à la fois expo­ser de grandes poin­tures de l’art contem­po­rain et en même temps propo­ser de l’es­pace aux jeunes artistes pour qu’ils puissent montrer leur travail. Alors, rendez-vous dans dix ans ?


Article publié le 21 septembre 2012 dans le bimé­dia lorrain La Plume Cultu­relle.

Photo :  ©LPC|JeanVier – De gauche à droite : Olivier Goetz, Président de l’as­so­cia­tion « Octave Cowbell », et Hervé Foucher, direc­teur de la gale­rie éponyme, tenant dans leurs mains l’ou­vrage qui retrace les dix ans d’Oc­tave Cowbell.