La Plume Culturelle

Un Chape­lier pas si fou, fou, fou !

Origi­naire de Metz, le « Chape­lier Fou » apporte à sa musique une origi­na­lité de ton dans laquelle se côtoient diffé­rents mondes : clas­sique, élec­tro­nique ou élec­troa­cous­tique. L’ar­tiste jongle avec le temps, l’ex­pé­ri­men­ta­tion et les instru­ments en propo­sant au public un mélange savam­ment dosé fait de guitare, synthé, mando­line et violon. Après son passage au Prin­temps de Bourges, un avenir promet­teur semble s’ou­vrir à ce jeune Messin.

L’ori­gi­na­lité du Chape­lier fou, jeune Messin de 24 ans, consiste à manier à la manette les mondes élec­troa­cous­tiques, élec­tro­nique et clas­sique afin de se les appro­prier et de procu­rer à ses morceaux de musique, une réelle singu­la­rité, la même qui carac­té­rise égale­ment l’ar­tiste. Avec un vrai culot, Louis Warynski mani­pule sur scène le violon, le synthé, la guitare ou la mando­line, avec lesquels il crée des boucles en direct pour les réuti­li­ser durant la repré­sen­ta­tion. Sur le vif, comme il tient à le rappe­ler, il séquence ses morceaux à la main. Seuls un ordi­na­teur portable et un péda­lier de sa fabri­ca­tion l’as­sistent dans ses pres­ta­tions qui demeurent à chaque fois uniques. Le public, de plus en plus conquis, en rede­mande.

Le jeune artiste garde un excellent souve­nir de son passage au Prin­temps de Bourges, en avril dernier. Entre les inter­views, la scène, sa musique, ses balades et la dégus­ta­tion de vins, il a eu le temps de prendre quelques contacts sur place avec des tour­neurs. Objec­tif : trou­ver des salles et des dates pour d’éven­tuels concerts. Pas le temps pour lui de se repo­ser sur ses lauriers : en plus d’exer­cer ses compé­tences comme profes­seur de forma­tion musi­cale à l’Ecole de musique de Metz/Sablon, il prépare son Diplôme d’État. « Norma­le­ment, si tout ce passe bien, car j’ai passé le plus gros des examens, je devrais l’avoir au début juillet », indique-t-il, sourire aux lèvres.

Né dans une famille de musi­ciens, il doit à sa mère pianiste son goût pour la musique. Ainsi le petit Louis commence le violon à six ans au Conser­va­toire de Metz, là même où il décou­vrira bien plus tard, dans l’une des salles non réno­vées, pendant les « portes ouvertes » de décou­verte de l’éta­blis­se­ment, son deuxième instru­ment de musique : le clave­cin. « Je me rappelle cette petite salle, avec un plan­cher super grinçant et pous­sié­reux et de vieux rideaux aux fenêtres », précise le Chape­lier fou. Et de conti­nuer sur sa lancée : « Plusieurs clave­cins occu­paient la pièce et l’un d’entre eux dispo­sait de deux claviers. Lorsqu’on joue sur l’un, le second s’ar­ti­cule tout seul. J’ai été complè­te­ment séduit par le toucher et le son assez étrange qu’on pouvait entendre ! »

A l’âge rebelle, il refuse de se confor­mer à la rigi­dité des examens du Conser­va­toire « les sujets étaient tech­niques, inin­té­res­sants pour moi alors je ne me suis pas présenté aux audi­tions » signale-t-il. Ce qui ne l’em­pê­chera pas de s’y réins­crire deux années plus tard pour suivre des cours qui le stimulent et de jouer dans des forma­tions avec ses copains pour y faire des bœufs dans les bars locaux. Influencé par la musique élec­tro­nique, issue de groupes alle­mands comme To Rococo Rot ou Kraft­werk, il conti­nue le violon et utilise l’or­di­na­teur comme complice pour créer des samples en utili­sant la disco­gra­phie de ses parents qui réunit un panel de réfé­rence dans le domaine du jazz, de la musique clas­sique ou du monde. Debussy, Ravel, Stra­vinsky ou Bartok se retrouvent malgré eux dans ses premiers morceaux.

Sous le manteau, il propose à ses amis et à ses proches quelques titres en s’auto surnom­mant, pour l’oc­ca­sion, le Chape­lier fou : « A l’époque, J’avais pas mal de versions en vinyles d’Alice au pays des merveilles et je samplais les phrases du Chape­lier fou pour mes morceaux » raconte-t-il. « J’adhère à 100% au person­nage du Chape­lier fou et son côté absurde à poser des devi­nettes qui n’ont pas de réponses, et puis c’est surtout la cohé­rence dans l’ab­surde de ses propos que j’adore ! », affirme l’ar­tiste.

En octobre 2007, il auto­pro­duit un album d’une quin­zaine de titres : « j’y ai tout fait pratique­ment. Sauf la pochette qui est dessi­née par mon colo­ca­taire », tient à préci­ser Louis Warynski. « L’al­bum est assez live car la base des morceaux est conçue d’une seule traite comme en concert mais avec les avan­tages d’un enre­gis­tre­ment studio. On peut envoyer plusieurs boucles à la fois alors que sur scène, je ne peux les faire que les unes après les autres » explique-t-il. Et pour ache­ter cet opus ? Il sourit et déclare : « Eh bien ici, chez moi, par inter­net, au maga­sin Face cachée à Metz ou sinon lors de mes concerts… au choix ». Le message est passé, avis aux amateurs !


Article publié le 5 juin 2008 dans le bimé­dia lorrain La Plume Cultu­relle.

Photo : © LPC|JML – Le chape­lier fou.


 

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