« Ça ressemble à quoi le bonheur ? »

Depuis le 10 septembre et jusqu’au 3 octobre 2009, la gale­rie messine Octave Cowbell accueille Anne Delrez. L’ar­tiste propose à travers une expo­si­tion de photo­gra­phies une idée du bonheur par le biais de visages anonymes. 

Comment répondre à la ques­tion « ça ressemble à quoi le Bonheur » ? Anne Delrez, artiste photo­graphe messine, tente d’ap­por­ter des éléments de réponse dans une expo­si­tion qui a lieu à la gale­rie Octave Cowbell (Metz) jusqu’au 3 octobre prochain. Des pistes propo­sées qui ne proviennent pas de ses expé­riences person­nelles. Encore moins d’un quel­conque regard de profes­sion­nel avec lequel elle déci­de­rait de figer un envi­ron­ne­ment sur la carte mémoire de son appa­reil. Mais plutôt en deman­dant la contri­bu­tion d’ano­nymes qui présen­te­raient selon leur bon vouloir, leurs propres instants de joie vécus dans leur vie quoti­dienne, et piochés dans leur album de famille.

Il aura fallu quelques mois à Anne Delrez pour rassem­bler une soixan­taine de photo­gra­phies envoyées par quarante-sept contri­bu­teurs. « Dans la tête des gens, le bonheur doit repré­sen­ter des moments qui sortent de l’or­di­naire alors que cela peut être des instants simples de la vie courante », explique l’ar­tiste. Elle raconte : « Des personnes m’ont même écrit ou télé­phoné pour me dire que leur point de vue ne devait pas corres­pondre au sujet de l’ex­po­si­tion. » Depuis le 10 septembre, quarante-sept planches accro­chées sur les cimaises de la gale­rie reflètent une trans­crip­tion toute person­nelle du bonheur à travers quarante-sept familles.

Un album partagé avec le public où des photo­gra­phies, en noir et blanc ou en couleurs, témoignent d’ occa­sions heureuses captu­rées pour l’éter­nité. Quelque chose attire l’œil. Les acteurs anonymes paraissent joyeux dans une ambiance de bien-être et de béati­tude. Les images rappel­le­raient-elles des époques passées ? Peut-être. Les visi­teurs de l’ex­po­si­tion pour­raient-ils grâce à elle voir émer­ger dans leur esprit des souve­nirs propres? Sûre­ment. Éclec­tique, elle ne privi­lé­gie pas un sujet précis, simple­ment chaque photo doit reflé­ter un bonheur. Ici, une grand-mère assise sous un para­sol au bord de la mer. Là, une mère qui embrasse son enfant. « Je n’ai pas voulu agran­dir les photos, je les ai lais­sées telles quelles pour confé­rer un côté précieux à l’en­semble », signale encore Anne Delrez.

« Je pense que la volonté des familles est de lais­ser une trace de leur bonheur dans des albums afin de trans­mettre son image aux géné­ra­tions futures », suggère Anne Delrez. « On ne se détache pas faci­le­ment d’une photo­gra­phie. C’est quelque chose de très person­nel voire d’in­time », conclut-elle. L’ar­tiste sait de quoi elle parle puisqu’elle n’en est pas à son coup d’es­sai. En 2007, sur le thème de Metz Plage, elle expo­sait déjà à la piscine du Luxem­bourg à Metz  des photos de parti­cu­liers dont la plus ancienne datait des années cinquante. Alors avec le bonheur, la conti­nuité appa­raît toute tracée et natu­relle.

Article publié le 18 septembre 2009 dans le bimé­dia lorrain La Plume Cultu­relle.

Photo : ©LPC|JML – La photo­graphe Anne Delrez expose à la gale­rie Octave Cowbell.