L’univers artistique très coloré de Frank Jons
A la galerie messine Octave Cowbell, l’artiste Frank Jons offre au public une vision très colorée et intense de son travail. Une exposition qui a débuté le 29 octobre dernier et ouverte jusqu’au 21 novembre prochain. Un style artistique qui ne laissera pas insensible les visiteurs présents.
Le recul aidant, Frank Jons se serait bien ennuyé à continuer une carrière de gestionnaire de trésorerie pour les entreprises avec son diplôme d’études dans la poche. Pensez donc, cet artiste parisien qui vit aujourd’hui au Luxembourg a eu le coup de cœur pour la peinture lorsqu’il était encore un enfant. Grâce à l’engouement pour l’art de son beau-père, il a su découvrir une discipline qui n’allait plus le quitter. « C’était un passionné et à cette époque, il me suggérait d’aller voir des expositions afin d’acquérir un œil critique et curieux », raconte-t-il en évoquant les souvenirs de sa jeunesse. « Comme tout gamin, j’étais fasciné par l’odeur des tubes et par leurs couleurs et puis, j’aimais surtout regarder les toiles », indique-t-il encore.
Le premier déclic grâce auquel Frank Jons décida à s’adonner plus tard à la peinture date de 1984. L’exposition sur Estève au Grand Palais à Paris le subjugue et l’émerveille. Pourtant, il ne néglige pas ses études et cherche un emploi. Mais en parallèle, il pratique sa passion les week-ends et les nuits durant, après ses heures de travail, afin de trouver sa voie. En premier lieu avec la peinture à l’huile où déjà, la recherche qu’il pratiquait sur la couleur était visible. « A ce moment-là, je pensais naïvement que je pouvais réaliser quelque chose dans la peinture », se souvient-il. Après un licenciement en 1995, l’artiste se jette à l’eau et décide de se consacrer corps et âme à son art. L’opportunité du moment. « Je voulais donner à ma peinture toute mon énergie et ma disponibilité », affirme-t-il pour justifier son choix de carrière. Exit la finance, bonjour l’art.
Son travail artistique entre la frénésie et la transe…
Ce n’est qu’après un voyage de huit mois aux États-Unis et au Canada, à bord d’un camping-car, avec femme et enfant, qu’il change quelque peu sa façon de travailler sur ses toiles. De la peinture à l’huile, il passe à l’acrylique, plus facile à utiliser et à transporter durant son périple. « Mon travail était déjà visuel, c’était les prémisses de ce que je produis aujourd’hui. Il y avait déjà les gestes et de l’idée », indique le jeune quadragénaire. Sa peinture a quelque chose de très graphique et coloré à la fois. Instinctive, l’œuvre se conçoit avec une sorte de transe. Une frénésie que le peintre dégage en écoutant ses morceaux préférés, voire en boucle, de rock alternatif sur sa chaîne Hi-Fi, lorsqu’il projette ses couleurs sur ses toiles. Oui, Frank Jons en crée trois ou quatre en même temps. Non, il ne les réalise pas sur des chevalets mais à même le sol. Il n’utilise pas une palette contenant un assortiment de couleurs. Son matériel ? Un bol avec lequel il jette littéralement la matière liquide sur le support. Ensuite, l’auteur penche le tableau pour qu’elle puisse ruisseler en formant des coulures. Enfin, il gratte et éclabousse pour que ses œuvres figent ses sentiments et ses émotions.
Une expo à contempler
Le style multicolore ne laisse pas indifférent. Une façon de procéder qui semblerait assez courante dans le métier de l’art mais qui permet aux curieux et aux plus assidus de se régaler avec la coloration choisie par l’artiste. A l’entrée de l’hiver où la grisaille devient omniprésente, un peu de gaieté éclatante ne nous fera pas de mal. Alors n’hésitez pas à faire un tour à la galerie Octave Cowbell, jusqu’au 21 novembre prochain, pour vous forger votre propre opinion sur le travail de Frank Jons.
Article publié le 3 novembre 2009 dans le bimédia lorrain La Plume Culturelle.
Photo : ©LPC|TZ – L’artiste Frank Jons devant l’une de ses oeuvres très colorées.