La Plume Culturelle

L’in­tros­pec­tion d’An­gé­lique Bègue : de l’ombre à la lumière

A la fois artiste et modèle pour des photo­graphes, Angé­lique Bègue met en scène sa vie et ses émotions sous la forme d’icônes sacrées ou profanes. Du 1er au 24 mai 2009, la peintre expose une partie de ses œuvres à la gale­rie de la Chapelle de l’Ins­ti­tut à Pont-à-Mous­son.

Angé­lique Bègue tente de gagner un pari ambi­tieux : parta­ger avec le public l’uni­vers artis­tique dans lequel elle s’im­merge depuis une quin­zaine d’an­nées. En effet, il faudra attendre 2007, pour que la jeune femme, auto­di­dacte depuis ses débuts, dévoile son corps et ses émotions person­nelles dans ses œuvres, à l’âge de 36 ans,  avec une ambi­tion profes­sion­nelle. Ainsi, la pein­ture à la tempéra ou les écri­tures d’icônes ont pour matière première son exis­tence. Elle s’ins­pire aussi de son propre monde, quelque peu atypique, où se côtoient sans déme­sure le mystique, la spiri­tua­lité, l’exis­ten­tia­lisme en une inti­mité qu’elle ne cache plus. « Je fais un travail de recherche de l’être inté­rieur en chacun de nous », explique l’ar­tiste d’une voix posée . « De cette façon, je tente de comprendre l’es­prit sous un axe spiri­tuel ou artis­tique », termine-t-elle tout en balayant du regard la pièce où s’ac­cu­mulent ses toiles et ses icônes.

La néces­sité qu’elle ressent d’ana­ly­ser ses inter­ro­ga­tions exis­ten­tielles ne date pas d’aujourd’­hui. Ni d’ailleurs celle de puiser constam­ment sa force artis­tique et mentale dans les tréfonds de son âme. Pour comprendre, il faut remon­ter le temps. Un tragique acci­dent de voiture à quatorze ans. Un soir. Sa sœur jumelle décède devant ses yeux. « Pourquoi est-elle partie avant moi ? » se pose-t-elle souvent la ques­tion, encore aujourd’­hui. Angé­lique Bègue n’a pas la réponse, elle ne l’aura jamais. Depuis ce jour, elle tente de trou­ver un sens à son exis­tence à travers le dessin, la poésie, l’écri­ture et la pein­ture. Toute­fois, les ques­tions sur la vie et la mort restent des sujets omni­pré­sents. A 18 ans, elle apprend le dessin au fusain et aux crayons gras d’après des modèles vivants à l’école des Beaux-Arts de Metz. Puis à vingt ans, elle suit des cours de théo­lo­gie et se passionne pour la philo­so­phie, et elle a le coup de foudre pour des icônes décou­vertes dans un monas­tère ortho­doxe.

Pour percer à jour son être et discer­ner ce qui s’y cache, elle décide de fran­chir le pas en traver­sant la fron­tière qui sépare le monde de l’ar­tiste de son sujet. « Je ne voulais plus être une simple spec­ta­trice qui peint un modèle. Je souhai­tais le deve­nir pour saisir sa grâce et sa poésie mais égale­ment comprendre mes émotions », précise Angé­lique Bègue. Trou­vant le corps de la femme sensuel, beau à l’état pur et à tous les âges, elle n’hé­site pas à poser nue pour des photo­graphes comme Marc Lacour, William Ropp ou Stephan De Lay, entre autres. Puis elle s’ap­pro­prie son image, la jeune peintre repro­duit son corps immor­ta­lisé sur du papier glacé vers l’icône en bois avec des couleurs très vives. Baroque, la mise en scène avec la mort, le suicide, le spiri­tisme, l’es­poir ou la tris­tesse, l’éro­tisme ou la séré­nité de l’au-delà demeure saisis­sante et donne à l’œuvre sa conno­ta­tion sacrée ou profane.

« Mes œuvres je les consi­dère comme des miroirs qui reflètent l’image de celui qui les regarde », signale Angé­lique Bègue, étayant ses propos : «  Et plus petits sont les tableaux, plus l’es­pace devant les toiles se réduit, plus le visi­teur se sent absorbé par le sujet. ». Ainsi, à partir du 1er mai, et jusqu’au 24 mai prochain, à la gale­rie de la Chapelle de l’Ins­ti­tut, à Pont-à-Mous­son, le public pourra expé­ri­men­ter la percep­tion de la jeune peintre. Sous forme d’ins­tal­la­tion, une tren­taine de tempé­ras sur bois et tout autant de photo­gra­phies de la peintre-modèle y seront expo­sées. Une façon d’hyp­no­ti­ser dans un cadre gothique, les visi­teurs qui voudront comprendre «  les souf­frances et les espoirs de sa vie » et pourquoi pas de la leur.


Article publié le 30 avril 2009 dans le bimé­dia lorrain La Plume Cultu­relle.

Photo : ©LPC|JML – Angé­lique Bègue artiste peintre et plas­ti­cienne mais égale­ment modèle expose ses oeuvres à la gale­rie de la Chapelle de l’Ins­ti­tut à Pont-à-Mous­son.


 

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