
JDM 2010 : Les Wankin’ Noodles à Bulligny pour un show endiablé et très rock and roll
Jusqu’au 12 mai, la Plume Culturelle présentera une sélection de formations musicales ou d’artistes solo qui se produiront au festival Au fond du Jardin Du Michel. L’évènement a lieu les 13, 14 et 15 mai 2010 à Bulligny (54). Aujourd’hui gros plan sur le groupe rennais « The Wankin’ Noodles » découvert lors des Trans Musicales de 2008. Quatre garçons qui ont la rock and roll attitude et qui se transformeront durant leur show « en redoutable machine à transpirer ». Avec leur titre « Wankers Off The Social Club », une nouvelle génération d’enfants du rock arrive sur le devant de la scène.
La Plume Culturelle : D’où provient le nom de votre groupe? Comment l’avez-vous trouvé ?
The Wankin’ Noodles : Nous avons tout simplement procédé de la même façon que lorsque nous trouvons des idées de thèmes ou des textes pour nos morceaux. Nous avons regroupé des ensembles de mots qui nous plaisaient et c’est cette expression-là qui en est sortie. Et puis nous l’aimions aussi pour la façon dont elle sonnait à l’oreille et non pas en référence à quelque chose de particulier.
LPC : La traduction française, c’est les « nouilles branleuses ». Une façon de provoquer ou simplement d’installer une étiquette pour le groupe ?
TWN : Peut-être une façon involontaire de provoquer une réaction. En tout cas, ce n’est pas cette traduction-là que nous mettons en avant, plutôt « les nouilles qui gigotent » ou « qui bougent », même si dans l’idée, il y a un côté masturbatoire. Ce sont les médias qui, d’une façon permanente, nous interrogent là-dessus, car en général, le public ne se pose pas la question.
LPC : Vous êtes encore étudiants en graphisme, dans le cinéma et l’informatique, des milieux où la création artistique est omniprésente. Pourquoi avoir choisi la musique ?
TWN : A la base, la musique était pour nous une sorte de hobby, et on va dire que c’est le domaine qui a pris le dessus sur tout le reste depuis 2008, même si le groupe existe depuis trois ans. Puis nous avons été de plus en plus sollicités, donc nous avons dû fournir davantage de travail artistique. Pour l’instant, certains membres du groupe sont encore étudiants en dernière année, et d’autres ont déjà des petits boulots, mais là nous sommes à deux doigts de tout lâcher. Nous avons trouvé des partenaires qui nous font confiance et peuvent nous permettent de continuer dans cette voie pour devenir pro. Alors, c’est un risque que nous prenons.
LPC : Comment vous êtes-vous rencontrés ? Quelles sont les influences apportées par les membres dans la formation ?
TWN : Nous demeurons à Rennes mais aucun de nous n’est originaire de la ville. Lorsque nous y sommes arrivés, nous ne nous connaissions pas et chacun de nous traînait dans les différents milieux de la scène locale avec d’autres formations musicales. Après la rencontre, nous nous sommes réunis autour d’un projet de rock garage, qui à la base devait être teinté sixties et fifties, donc très rétro. Mais à force de travailler notre style de composition, nous avons élargi notre champ musical jusqu’à l’étendre au rock plus actuel.
LPC : Est-ce pour cela que vous ne chantez qu’en anglais ?
TWN : Disons que nous avons une culture musicale anglophone et très peu francophone, et depuis les débuts du groupe, c’était une réelle volonté de ne chanter qu’en anglais. Aujourd’hui ce n’est plus vraiment le cas puisque depuis quelques semaines, par défi, nous composons des textes dans la langue de Molière, et nous sommes assez contents du résultat. Et puis ce n’est pas plus mal de pouvoir se faire comprendre par le public durant les concerts.
LPC : Vous avez été découverts aux Trans Musicales de Rennes en 2008. Qu’est-ce qui a changé pour vous ?
TWN : Après 2008, nous avons eu beaucoup de travail puisque nous avons reçu pas mal d’appréciations de personnes qui aimaient ce que nous produisions. Elles trouvaient que ce que nous faisions était ambitieux et original dans notre pays en comparaison des autres groupes de rock français. A ce moment, nous avions compris qu’il fallait y aller à fond, et dès lors nous avons composé des titres plus aboutis, plus alambiqués. Nous jouons un tempérament très prétentieux et nous théâtralisons notre jeu de scène tout en restant très rock and roll. Puis nous sommes passés au stade supérieur puisque nous avons été reprogrammés sur une plus grosse scène aux Trans Musicales. Depuis un an nous progressons vraiment et nous n’imaginions pas un seul instant que nous ferions tout cela un jour.
LPC : Filles et rock n’roll semblent être le leitmotiv de votre groupe post-adolescent. Pourquoi une telle obsession pour les femmes ?
TWN : (rire) Eh bien parce que nous sommes des garçons et que le rock n’roll, c’est un peu l’art de représenter la frustration ou de faire la fête en permanence avec les filles. Ce sont plein de clichés que nous avons aimé exploiter et véhiculer, on les revendique complètement, et toutes nos thématiques tournent autour du rapport au succès, d’une explosion imminente de notre musique et d’une conquête du monde que nous souhaiterions aborder.
LPC : A part la gent féminine ou la conquête du monde, avez-vous d’autres thèmes ou sources d’inspiration ?
TWN : Pour l’instant ce sont les seules! Il est vrai que nous pinaillons et que nous passons énormément de temps sur la composition des textes afin qu’ils soient vraiment aboutis. Chaque chanson contient une histoire. Par exemple la thématique sur la conquête du monde, nous pouvons la retrouver sur trois de nos morceaux, mais à chaque fois, en explorant une nouvelle facette du sujet.
LPC : Comment se passe la composition des titres au sein des Wankin’ Noodles ?
TWN : C’est principalement à quatre que nous prenons les décisions même si le guitariste prend beaucoup d’initiatives de composition musicale, parce que la chanson débute sur de la guitare, puis nous posons une voix, et petit à petit nous agençons tous les éléments par étapes successives. Pour l’écriture, les séances se font à quatre puis à deux mais cela reste vraiment un travail collectif.
LPC : Pourquoi avoir sorti en janvier dernier votre deuxième EP « Virgins at their feet », alors que votre premier album est prévu à la fin de l’année ?
TWN : Initialement, nous ne devions pas sortir d’EP mais nous avions tellement d’éléments en main que nous ne voulions pas seulement diffuser nos titres par le biais de MySpace. Comme nous avons eu l’opportunité d’enregistrer gratuitement des morceaux dans un grand studio parisien et de réenregistrer par la suite d’autres chansons, et enfin de retravailler sur un deuxième mixage le titre « Wankers Off The Social Club », nous avons décidé d’en faire un opus de promotion. A la base, il devait ne toucher que les professionnels comme les tourneurs, les producteurs ou les maisons de disques qui ont besoin de matière pour suivre un projet. Mais nous nous sommes rendu compte qu’à la fin des concerts, le public réclamait nos morceaux. Alors nous vendons le CD même si cela reste une autoproduction distribuée de façon aléatoire.
LPC : Justement, où en êtes-vous dans la conception et la réalisation de l’album ?
TWN : Normalement l’album sera produit par une maison de disques, pour l’instant, nous sommes en pourparlers. A ce jour, l’opus devrait plutôt sortir au début de l’année prochaine que fin 2010. Nous venons d’enregistrer de nouveaux morceaux dont un en français, mais je dirais que nous sommes pour l’instant en phase de composition. Comme le projet prend énormément de temps, et que nous n’avons pas envie de nous presser en signant n’importe quoi, n’importe comment, depuis peu ce sont un manageur et un éditeur qui prennent en charge les droits générés par notre musique. Donc le groupe est bien accompagné.
LPC : Sera-t-il différent de vos deux premiers opus ?
TWN : Il restera dans la même lignée et dans la même thématique que les précédents opus, sauf dans le domaine technique. On pourra percevoir une réelle évolution dans la composition des textes et dans l’arrangement des morceaux. Nous avons la sensation d’avoir évolué et mûri en tant que compositeurs.
LPC : Vous êtes issus de Rennes, êtes-vous déjà venus jouer en Lorraine ?
TWN : Nous ne sommes jamais venus en Lorraine, cela sera notre première. Dans l’Est de la France, nous venons de jouer à Belfort à la Poudrière et normalement, c’est officiel, nous serons sur la scène de la plage des Eurokéennes, l’été prochain, via le concours « SFR jeunes talents » qui nous a sélectionnés.
LPC : Qu’attendez-vous du public lorrain au festival Au fond du Jardin du Michel ?
TWN : J’espère un bon accueil et une bonne ambiance. Nous espérons que le public aimera notre spectacle rock and roll et qu’il le partagera avec nous.
Article publié le 26 avril 2010 dans le bimédia lorrain La Plume Culturelle.
Photo : ©LPC – Romain (batteur), Jean-Sylvain (guitariste), Régis (chanteur) et Guillaume (bassiste) constituent les Wankin’ Noodle. Leur objectif : mettre le feu sur la scène du JDM.