La Plume Culturelle

Un siècle de « réclames » gravé dans le quoti­dien mosel­lan

Les Archives Dépar­te­men­tales de la Moselle proposent depuis la rentrée et jusqu’au 16 janvier 2009, une expo­si­tion qui retrace un siècle d’his­toire de la publi­cité en Moselle. A travers des docu­ments origi­naux, des images, des archives ou des objets person­nels d’une famille d’ar­ti­sans messins, le public découvre l’en­semble du travail d’Ed­mond Frank, père et fils. Un savoir-faire tech­nique et artis­tique en litho­gra­phie et en photo­gra­vure depuis la fin du 19ème siècle jusqu’en 1982.

La réclame, ce terme désuet qui nous amuse aujourd’­hui, repré­sente l’an­cêtre proche et direct de la publi­cité que nous côtoyons ou subis­sons chaque jour. Pour­tant on oublie un peu vite qu’à la fin du siècle dernier, avant l’ap­pa­ri­tion de l’au­dio­vi­suel, d’in­ter­net, ou tous autres supports et moyens de commu­ni­ca­tion et de marke­ting, la réclame appa­rais­sait dans la vie quoti­dienne sous de multiples formes. Pour vendre leurs produits à une société qui évolue sans cesse, les entre­prises ont toujours usé d’in­gé­nio­sité pour toucher la popu­la­tion : affiches en tout genre, encarts dans la presse, utili­sa­tion d’objets (gadgets ou usten­siles).

À travers une expo­si­tion consa­crée au sujet, les Archives Dépar­te­men­tale de la Moselle ont décidé d’im­mer­ger le public dans l’his­toire de la publi­cité dans le dépar­te­ment durant un siècle. Les visi­teurs pour­ront y décryp­ter l’évo­lu­tion de l’in­dus­trie et du commerce local, des goûts et des habi­tudes de chacun et de la conjonc­ture socio-poli­tique (annexion, guerre, évolu­tion des besoins et de la demande) mais égale­ment décou­vrir les avan­cées tech­niques dans la concep­tion de la publi­cité illus­trée. Béatrice Balland-Baillard, du service des Archives, estime « qu’il existe un inté­rêt histo­rique certain dans l’étude du domaine de la publi­cité ». Une sorte de témoi­gnage visuel d’une époque révo­lue où des entre­prises et des corps de métiers ont disparu pour lais­ser la place à d’autres.

L’ex­po­si­tion n’au­rait pas pu avoir lieu sans le fonds Frank, un ensemble d’images et croquis, d’objets publi­ci­taires, de plaques de photo­gra­vures ou de maté­riels profes­sion­nels ou person­nels d’une famille d’ar­ti­sans messins. « Dans les docu­ments ou les objets que nous rece­vons, nous essayons de trier en fonc­tion de l’in­té­rêt histo­rique ou du savoir-faire. Nous ne gardons que le meilleur pour la mémoire collec­tive », explique Béatrice Balland-Baillard, respon­sable cultu­relle pour la valo­ri­sa­tion des fonds et des événe­ments cultu­rels et poli­tiques. La Famille Frank a traversé un siècle de son histoire dans le monde de l’im­pres­sion et de la publi­cité. D’une part, par le biais du père, Edmond François Frank, litho­graphe au sein de l’im­pri­me­rie Paul Éven à Metz. D’autre part, avec son fils Edmond Pierre Frank, spécia­lisé en photo­gra­vure, qui monta une petite affaire en 1925 et la géra jusqu’en 1982 avec l’aide de sa sœur Margue­rite Frank.

Les objets ont été légués en 1992 par Margue­rite Frank, après le décès de son frère, au service dépar­te­men­tal d’Ar­chives de la Moselle pour enri­chir la collec­tion icono­gra­phique. « Lors de sa dispa­ri­tion en 2005, nous avions constaté que rien n’avait été touché dans l’ate­lier, au rez-de-chaus­sée de sa maison, depuis le décès d’Ed­mond Pierre Frank. La vie s’était arrê­tée en 1992 », signale Béatrice Balland-Baillard ; et de préci­ser : « Nous avons retrouvé des croquis et des esquisses ou des projets d’af­fiches du père, des photos de famille d’époque, et toute la produc­tion et les docu­ments du fils. Une vraie mine d’or… histo­rique ! »

L’ex­po­si­tion s’ar­ti­cule sur cinq axes : l’his­toire de la famille Frank, entre le travail d’ar­tiste et le travail d’ar­ti­san durant un siècle. Le procédé de la photo­gra­vure et de la litho­gra­phie au travers des docu­ments, des images et des objets. La publi­cité avec ses symboles, ses codes et son histoire. Les produits à vendre dans diffé­rents secteurs d’ac­ti­vité : la mode, la beauté, l’al­cool et le tabac. Enfin, le reflet de la Moselle dans le commerce et l’ar­ti­sa­nat, la publi­cité annon­cia­trice d’évé­ne­ments. Vous avez donc jusqu’au 16 janvier 2009 pour vous rendre au service dépar­te­men­tal des Archives de la Moselle afin de perce­voir le quoti­dien de vos grands-parents, parents ou ainés grâce à la… pub !


Article publié le 21 novembre 2008 dans le bimé­dia lorrain La Plume Cultu­relle.

Photo : © LPC|Archives de Moselle (Montage de la rédac­tion) – Le hall d’ac­cueil du Service dépar­te­men­tal d’Ar­chives de Moselle où se déroule l’ex­po­si­tion jusqu’au 16 janvier 2009.


 

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