La Plume Culturelle

CharlÉ­lie Couture : « Rester fidèle à ses convic­tions tout en s’in­for­mant de ce qui existe »

Entre les États-Unis, où il demeure depuis 2004, et la France, dont il parcourt l’hexa­gone dans une tour­née de concerts, à l’oc­ca­sion de la sortie de son dernier album, CharlÉ­lie Couture nous a consa­cré un peu de son temps pour répondre à nos ques­tions. Il nous dévoile, avec parci­mo­nie, ses senti­ments sur la région de son enfance mais égale­ment son point de vue sur la façon dont notre pays appré­cie l’art en géné­ral, et le sien en parti­cu­lier. Laco­nique, CharlÉ­lie Couture donne le ton…

La Plume Cultu­relle : A de rares excep­tions, tous vos albums ont été enre­gis­trés à l’étran­ger. Étouf­fez-vous en France ? 

CharlÉ­lie Couture : On respire mieux en ouvrant la fenêtre.

LPC : Pensez-vous qu’à force de mettre des étiquettes aux artistes et de les cata­lo­guer, on asep­tise la culture dans notre pays ?

CC : Celui qui veut s’y retrou­ver doit mettre une étiquette qui corres­pond au contenu de la boîte.

LPC : A votre avis, que faudrait-il faire pour que cela change ?

CC : Qu’on enseigne l’Art à l’école avec un quotient égal pour les cours de Gym, de Français, de SVT, de dessin ou de Maths.

LPC : Vous avez exposé vos œuvres en France, au manoir du Mad en parti­cu­lier… 

CC : Non pas « en parti­cu­lier » dites plus préci­sé­ment que l’ex­po­si­tion « la vallée des rois en 2003 » a eu lieu là…

LPC : … mais égale­ment aux États-Unis et dans de nombreux pays dans le monde. Comment les diffé­rentes natio­na­li­tés perçoivent-elles vos pein­tures. Et notre pays ? 

CC : Je peux surtout compa­rer les États-Unis et la France. La grosse diffé­rence vient de l’ex­pres­sion de ce que les gens ressentent. Les Améri­cains s’ex­priment sur les œuvres qu’ils appré­cient, les Français parlent souvent de ce qu’ils n’aiment pas.

LPC : Vous êtes revenu en France le temps de la promo­tion de votre dernier album New Yor-Cœur… 

CC : J’ha­bite et je travaille toujours à New York, tu sais…

LPC : …Mais regret­tez-vous d’être parti vivre à New-York ou pensez-vous au contraire que cela reste béné­fique pour votre carrière ? 

CC : J’ai trouvé ici ce que je cher­chais…

LPC : Vous avez affirmé en parlant de votre album, « je l’ai fait en me disant que ça pouvait être le dernier disque ». Est-ce pour cela que vous évoquez autant vos révoltes, vos doutes ou vos espoirs avec un mélange de style musi­cal aussi vaste depuis le jazz jusqu’à l’ex­pé­ri­men­tal ? 

CC : Oui, je me suis dit que je n’avais rien à perdre. Cepen­dant rien n’a changé et après avoir cessé pendant deux ans, je viens d’écrire de nouvelles chan­sons…

LPC : Dans le fond, n’êtes-vous pas déçu qu’en France le milieu artis­tique ne sache pas toujours appré­cier votre travail à sa juste valeur ? 

CC : L’ap­pré­cia­tion enthou­siaste de ceux qui ignorent ma carrière de musi­cien me stimule plus en effet que les jeux de mots des scep­tiques.

LPC : Un petit crochet par la Lorraine pour un concert à Amné­ville, êtes-vous heureux de reve­nir dans la région de votre enfance ? 

CC : Je suis toujours heureux de reve­nir voir mes amis en rappor­tant des choses nouvelles dans la besace de mon expé­rience.

LPC : La Lorraine vous paraît-elle une terre d’ac­cueil pour les artistes comme vous ?

CC : Chaque mot dans cette ques­tion me pose ques­tion.

LPC : Que gardez-vous comme souve­nir de la Lorraine ? Ne vous manque-t-elle pas ?

CC : Je suis trop occupé à regar­der se lever le soleil de demain. Je ne suis pas nostal­gique, même si parfois les souve­nirs d’hier me reviennent sous forme de nappes de brouillard rempli de poésies roman­tiques adoles­centes.

LPC : Artiste pluri­dis­ci­pli­naire, vous avez affirmé que lorsque vous faites quelque chose, vous pous­sez les choses à l’ex­trême. Quel domaine artis­tique n’avez-vous pas exploré à l’ex­trême à ce jour ? 

CC : La choré­gra­phie, la 3D…

LPC : Quel est le dernier livre que vous avez lu ? 

CC : Cortège de Démons d’Ernst Weiss. J’ai adoré le style, cette langue riche maniée avec intel­li­gence.

LPC : Quel est le dernier CD que vous avez écouté ? 

CC : RJD2, j’ai aimé l’am­biance.

LPC : Étant un artiste « plané­taire », travaillez-vous beau­coup avec Inter­net ? 

CC : Je ne suis pas un artiste plané­taire, en fait je ne sais pas très bien ce que cela veut dire. Je travaille avec des gens du monde entier sans tenir compte de leur situa­tion géogra­phique grâce au Web qui faci­lite les rela­tions de personne à personne. Mon site est en ligne depuis 1996. Depuis quatre ans, j’en ai ouvert un autre spécia­le­ment dédié à mon travail visuel.


Article publié le 5 mars 2008 dans le bimé­dia lorrain La Plume Cultu­relle.

Photo : © LPC|O.Roux / Webco­mu­sic – CharlÉ­lie.


 

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