La Plume Culturelle

« Vierge à Trente ans », le premier roman de Florence Lhote

Florence Lhote, licen­ciée en lettres modernes et âgée de 22 ans, publie son premier roman « Vierge à trente ans » aux éditions Lucien Souny. Un ouvrage qui relate avec légè­reté les péri­pé­ties d’une jeune et  chaste tren­te­naire qui n’a pas encore connu l’amour, le vrai.

Florence Givere-Thoel, le person­nage prin­ci­pal du premier roman de Florence Lhote, serait-elle la Brid­get Jones locale? Chacun a dans ses rela­tions une jeune femme confor­miste, aigrie, mécon­tente et frus­trée d’être céli­ba­taire, et qui recherche déses­pé­ré­ment l’amour, l’au­then­tique et l’unique, avec un « a » majus­cule. Même à trente ans. Évidem­ment, elle ne tient pas un jour­nal intime, ne boit pas et ne travaille pas dans l’édi­tion. Profes­seur de français, elle prépare une thèse sur George Sand. Drôle d’idée pour cette tren­te­naire qui est enco­re… vierge.

L’hé­roïne inter­pelle le lecteur, et celui-ci devient malgré lui le témoin de l’inex­pé­rience senti­men­tale et des péri­pé­ties de la jeune tren­te­naire, qui l’in­ter­pelle : « ça vous fait sourire, hein ? Je m’en fous des qu’en-dira-t-on ». Il faut dire qu’elle ne comprend pas ce qui lui arrive, elle qui a toujours suivi les conseils des autres. Mais dans sa vie senti­men­tale, c’est le flop total, car elle reste chaste dans une société de consom­ma­tion qui véhi­cule le sexe comme une simple marchan­dise à travers de multiples supports de commu­ni­ca­tion. « Vierge à trente ans » pour­rait s’ap­pa­ren­ter à une histoire à l’eau de rose, si en fili­grane l’au­teure n’avait pas voulu réfu­ter les clichés et les stéréo­types dont on affuble les femmes.

« Je trou­vais inté­res­sant de déve­lop­per un sujet où les a priori et les idées toutes faites sont monnaie courante », insiste Florence Lhote, qui enfonce le clou : « Il y a des clichés tenaces dans notre société, la femme à trente ans est mariée et fait des enfants ou alors elle est expo­sée dans la presse, photo­gra­phiée et placar­dée en ville comme un objet. » Alors, la jeune auteure a voulu renver­ser la vapeur en créant un person­nage céli­ba­taire mais chaste, doté d’un carac­tère et d’un physique qui se rapprochent de la réalité : un pied de nez aux bimbos qui inondent le papier glacé des maga­zines.

Il n’en demeure pas moins que l’échec senti­men­tal est le thème prin­ci­pal de ce roman, et que les premières histoires d’amour, idéa­li­sées par le concept du « prince char­mant » ou de « la femme parfaite », sont tout autant dévas­ta­trices à 18 ans qu’à 30 ans. N’en déplaise aux détrac­teurs qui pour­raient penser que le jeune âge de son auteure l’em­pê­che­rait d’ima­gi­ner, à travers une fiction, la vie d’une femme plus mûre. Après tout, un roman n’est-il pas un ouvrage d’ima­gi­na­tion, sous couvert d’une entente cordiale entre le lecteur et l’écri­vain ? « Le mentir vrai », comme disait le grand roman­cier Aragon.

L’au­teure: Née à Metz, Florence Lhote a étudié les lettres, avant son passage dans l’ar­mée de terre. Diplô­mée de l’Ecole mili­taire de Saint-Maixent, elle a travaillé dans le milieu jour­na­lis­tique et comme profes­seur. Un parcours atypique pour cette jeune auteure qui nous inter­pelle avec ce premier roman.


Article publié le 13 mars 2009 dans le bimé­dia lorrain La Plume Cultu­relle.

Photo : ©LPC|JML – Florence Lhote l’au­teure de « Vierge à trente ans » aux éditions Lucien Souny.


 

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